On se retrouve à 16 heures? J’ai trop envie de te sucer. Envoyer. Le SMS était parti. Juliette avait le sourire aux lèvres. Ah tu voulais un plan cul, Monsieur? Le voilà. Virtuel. Un juste pour faire plaisir à ta femme. Que ça t’apprenne à tourner autour des jeunes filles. Te comporter en nabab, en terrain conquis. Qui étais-tu pour cela? Tu avais été -certes. Mais avec ta 405 blanche et le gilet jaune sur le siège conducteur, on peut dire que tu avais perdu de ta superbe…Tu joues aux intellectuels mais pour toi, une femme reste ce qu’elle est depuis la préhistoire: à user dans une position horizontale. L’art de la séduction? C’était bon pour les livres…Oh, tu n’es pas pire que les autres, c’est juste que tu es le malotru de trop, de ces vieux qui se croient encore irrésistibles et ne se donnent même pas la peine de vous séduire. Deux restaurants et ça vous attrape la main, étonnés que vous ne leur tombiez pas dans les bras. Avoir l’âge de votre père ne les arrête pas. Le physique plus proche de Robert que celui de Redford non plus. Leur histoire, ça aurait été quoi? Un petit week-end de temps en temps dans un hôtel de charme, à surveiller l’Iphone pour Monsieur si un de ses enfants l’appelle? Un coït entre des chairs plus très fermes et puis le dimanche soir, retour chez bobonne. Bobonne qui saurait qu’à 16 heures ce jour-là son cher petit mari se ferait sucer. Juliette était sûre qu’elle trouverait le SMS. Elle en enverrait tous les jours s’il le fallait. De plus en plus salés. Il l’avait trahie après tout; laissée croire que c’est son intelligence qui l’attirait. Mais c’est son cul, lui seul qui le tentait; il voulait la prendre, lui montrer quel amant il était même si Juliette n’était pas sûre qu’il serait capable de bander comme il faut. C’est vrai ça, est-ce que son père à elle bandait encore? Juliette reprit son portable et renvoya un SMS: Je te veux bien dur, comme la dernière fois…