François Hollande n’était pas dans les coulisses comme l’an dernier (lire article) mais cela n’a empêché personne de vivre à fond cette soirée comme une sorte de joyeux melting-pot où des artistes se croisent dans les coulisses, verre de champagne – voire bouteille- à la main ou dans ce grand sas où il était permis de s ‘en griller une… Personne n’a en tout cas regretté l’ambiance glaciale et figée du Palais des Congrès de l’an dernier… On avait prévu des jeunes, des vrais gens dans le public, placés le long de la scène, ce qui offrit une belle salle réactive se levant sur M ou Amadou et Mariam qui lancèrent un « Ce soir, nous sommes tous Maliens ». 21 heures, Laurent Ruquier est encore un peu nerveux, parlant avec énergie dans son micro, en coulisse, aux équipes techniques chargées de gérer ce gigantesque concert en direct avec changement de décor -très inspiré- et de lumières toutes les trois minutes -un vrai exploit. Véronique Sanson, petit bout de femme s’installe au piano; Jeanne Cherhal, Maurane, Alain Chamfort, Lara Fabian -méconnaissable- lui offrent un hommage à vous faire frissonner dans cette pourtant grande salle que complète son fils, venu exprès de Los Angeles.
Sanson impériale
Le coffre, le coeur, la voix, tout est là pour son Amoureuse qu’elle semble réinventer « c’est étudié pour », avec la facilité des plus grandes tandis que Laurent Ruquier ne peut s’empêcher de chanter en retrait, tel un fan. L’humoriste présentateur assurera un sans faute, ne renonçant pas à faire sourire « on vous débarrasse de la Victoire, ça peut être mieux pour jouer au piano » avec Véronique Sanson, et « on peut pas vous aider » pour une Grande Sophie cherchant ses mots; ou encore vachard « Celine Dion n’est EVIDEMMENT pas là », accompagné par Virginie Guilhaume, jolie et efficace, n’en faisant jamais trop. C2C attend sagement son tour, alors que TAL enflamme la salle façon Star Ac, confirmant que pour le prix du public, ça risque d’être serré. C’est pourtant le groupe nantais « deux lettres, un chiffre » , bien que programmé à 23 heures pour son passage sur scène qui sera, après tous les génériques d’émissions TV (Grand Journal, Grand Public plus la pub de Google) – de quoi de leur avis même « se banaliser »- le grand vainqueur avec pas moins de quatre Victoires pour quatre nominations. Carton plein! Pareil pour Lou Doillon qui aura offert un pur moment de concert acoustique avec sa voix qui s’élève, cassée à la Janis Joplin, longiligne liane faisant tellement penser à Jane B… La voilà d’ailleurs sur un écran, en duplex de Monaco, une fois sa fille récompensée, sa « Loulou », quasiment seules au monde, pour offrir un de ces jolis moments d’émotion dans cette famille où l’on chante comme on respire.
L’heure de Lou est arrivée
Françoise Hardy, les mêmes Repetto blanches que Gainsbourg aimait tant, repart bredouille, obligée de quitter sa place dans la salle pour la laisser à d’autres… Comme l’écrivait Gide, « Choisir, c’est moins élire que sacrifier « .
» A toutes mes blessures, mes joies, mes peines, ça valait le coup! ». Lou est la reine de la soirée, toute à sa joie de voir public et médias « l’aimer pour de vrai », rejointe au palmarès par La Grande Sophie , « chanter c’est toute ma vie » qui remercia « ceux qui l’avaient -ou pas- soutenue » puis signant avec une gentillesse non feinte des autographes aux petites filles qui vinrent l’entourer. Deux superbes chanteuses tout comme Camille, une fois encore pieds nus sur scène puis en sabots-de quoi rester bien « ancrée » dans cette terre qui le lui rend si bien … Benjamin Biolay, qui confirma son talent sur la scène avec le très beau Résiste, repartit bredouille- le tour de Dominique A étant enfin arrivé ce vendredi soir- mais eut droit à un long échange dans les couloirs avec son amie Aurélie Filippetti, toute de blanc vêtue dans une robe d’inspiration Courrèges. Puis, Marc Lavoine nous rappela que nous descendions du singe avec une mélodie comme toujours diablement efficace, entouré une fois assis de fans armés de Iphone, à la limite du sans gêne -illustrant bien son dernier tube… Puis tout ce beau monde se dirigea vers le Studio Gabriel où l’étiquette avait changé mais pas le goût du champagne, les bracelets dorés en bas pour le dîner sponsorisé par le label Universal et pour les bracelets roses, le premier étage pour une boîte improvisée avec des DJ à vous dégoûter de la musique. La fête pouvait continuer ici pour certains mais de toute évidence, pas pour ceux qui apprécient qu’elle soit bonne…
LM
Lou in the sky…
En coulisse, les stars attirent les journalistes comme des mouches