Le Président Hollande a prononcé devant les caméras le « z » , pourtant muet. Sans doute Valérie-« la dame de coeur » ne l’a-t’elle pas assez briefée…Sarkozy, Hollande, les deux premières dames, à qui Florence Cassez doit-elle sa liberté? A son courage tout d’abord, celui de tenir sept années, non de réflexion mais d’injustice; à Olga Sanchez, courageuse juge qui a pris le risque – là-bas un accident est très vite arrivé- de demander le renvoi et l’annulation du précédent jugement pour le moins dicté par les autorités… Et enfin, à ces trois juges-surtout ce quatrième- Alfredo Gutierrez Ortiz Mena qui, dans une séance qui ressemblait à une partie de poker, a permis l’inimaginable, pour Florence comme pour ses parents et la France entière: qu’elle soit libérée immédiatement. Et que la peur au ventre sans doute comme les otages américains coincés dans l’Iran de Khomeini dont on a pu découvrir « l’exfiltration » dans le formidable film Argo, elle quitte, avec gilet pare-balles et sous haute protection, le sol mexicain, en toute légalité. Sans doute sans révision, ni de nouveau procès… On ne pourra en effet jamais juger le Président Calderon, ni tout ce système de corruption qui a permis de condamner à 96 ans puis soixante ans de prison, une jeune femme qui avait un job bien payé lors de son arrestation où on l’accusait de kidnapping…Le réalisateur Patrice du Tertre (lire article) a mené une enquête minutieuse, L’ultime recours produit par Cinétévé , diffusée sur France 5 en mars dernier ( avec des visages qui avaient dû être floutés ou des témoins demandant à être coupés au dernier moment au montage tant les pressions étaient grandes) pour démontrer comment ce coup fut monté contre vraisemblablement son frère, en affaire puis en délicatesse avec un proche des hautes autorités policières. Son calvaire à lui s’achève aussi ce 23 janvier-rongé qu’il devait l’être par la culpabilité. Pour les parents, la longue et coûteuse lutte pour faire sortir leur fille prend fin également. « Elle va prendre sa vie en main » commente Jean-Luc Romero, président de son Comité de soutien, pilier indéfectible de cet élan de solidarité qui n’a cessé depuis sept ans de grandir. Pour eux, le combat vient de finir, mais pour elle, à n’en pas douter, un autre commence. Celui de se reconstruire et se battre pour tous ceux qu’elle a côtoyé dans les prisons mexicaines-victimes d’un système gangrené par la corruption et jusqu’à présent, sûr de son impunité.