Georges Pâques était un haut fonctionnaire français durant la Guerre froide. Il avait de grandes responsabilités du fait de son appartenance à la défense et à l’OTAN. C’était un homme respecté par son pays pour les valeurs qu’il incarnait. Mais un jour, tout a volé en morceaux. Il a trompé délibérément sa patrie en fournissant d’importants documents au KGB. Son motif ? aucun de visible, si ce n’est peut-être une question d’orgueil. Intrigué par le mobile de cet homme en apparence ordinaire, qui l’a poussé à agir de cette manière, le narrateur de l’histoire n’aura de cesse de mener sa propre enquête afin de comprendre…
Pierre Assouline s’empare avec fluidité, dans son nouveau roman, d’un antihéros de l’histoire et se pose, en menant une longue traque, une véritable question qui le taraude, ainsi que nous lecteurs : qu’est- ce qui a bien pu déclencher chez cet être intelligent et respectable par ses fonctions, un basculement total dans la trahison ? L’orgueil de cet homme semble en être une cause importante : « Du terrain de l’orgueil, nous glissons insensiblement dans l’univers de la trahison ». Comme si ce sentiment de toute puissance, qui le tenaillait, le manipulait au point de le faire sombrer dans la pire des lâchetés : « Si ce n’est l’argent, si ce n’est le communisme, si ce n’est le chantage sexuel, que reste t -il ? L’orgueil qui mène le monde ».
C’est à cela que tente de répondre le narrateur littéralement obsédé par cette affaire : « Depuis des années que je déplie mon héros, j’aperçois enfin ses pliures comme autant d’éclats de mémoire ».
Par Elise David
Une question d’orgueil de Pierre Assouline chez Gallimard-18 euros