Premier roman, ce livre a été la révélation de la rentrée. L’affaire n’était pas facile au milieu des 646 sorties… Epopée du Minitel à Internet, du 3615 au 2.0, le roman se présente comme l’historique de la révolution du numérique des années 70 à nos jours. Précurseur de Facebook, Twitter, et autres réseaux sociaux, et avec l’idée que « le Minitel pouvait enchanter le monde social », son personnage, Pascal Ertanger se lance, tout d’abord, dans la conquête de ce qui devait devenir le « Minitel rose», puis d’Internet. Le roman retrace l’ascension sociale de ce jeune adolescent solitaire de Vélizy-Villacoublay devenu petit Prince du Web. « Ses forfaits à 29.90 euros par mois furent bientôt repris par tous ses concurrents ». Avec l’arrivée de l’ADSL, il met en place un fournisseur d’accès qui rendit sa fortune possible : « Démon ».
Un vent de scandale
Cette histoire n’est pas sans nous rappeler étrangement celle de Xavier Niel, visionnaire accompli, fondateur de Free, et qui, comme son hologramme romanesque, connut la gloire grâce aux messageries coquines, avant de s’élancer dans la grande aventure du Web. Tout comme Pascal, Niel sera mis en examen pour proxénétisme aggravé, blanchiment d’argent et recel de biens sociaux. «Sans ce routage neuronal, ni Internet, ni aucun média, ni aucune chose connue n’aurait pourtant pu fonctionner». Petit prodige ou entrepreneur pirate (mais néanmoins inspiré !), Niel est aujourd’hui la 12ème fortune de France. Roman très didactique, on se perd vite dans une masse d’informations, de dates, et d’explications indigestes des composantes techniques, qui tendent à alourdir le récit. De quoi en tous cas questionner grâce à ce roman la place du livre dans notre société de plus en plus numérisée.
LB
La Théorie de l’information d’Aurélien Bellanger chez Gallimard-22,50 euros