La Première dame pour le premier libraire de France

Mardi soir, le théâtre Marigny était nimbé de rouge plutôt -et c’est heureux- que de ce marron indéfinissable mais si familier, propre à la Fnac et inchangé depuis des décennies. L’occasion de remettre le premier prix littéraire de la saison qui, la chose est rare, n’est point élu par un cénacle mais par 400 libraires et adhérents Fnac, c’est à dire des gens libres de toutes amitiés ou calculs- autant dire une exception dans les prix littéraires… Bref on y élit un « vrai » bon livre comme l’an dernier Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan- remarquable roman (voir article) qui a déjà offert à 400 000 lecteurs le privilège de lire une très belle écriture au service d’un récit poignant, cela durant encore tout l’été où on pouvait le voir en tête de gondole à côté des habituels romans de plage…Quatre livres finalistes cette année: Lame de fond de Linda Lê ( Bourgeois) , La déesse des petites victoires de Yannick Grannec (Anne Carrère), Le terroriste noir de Tierno Monénembo (Seuil) et Peste et Choléra de Patrick Deville, également au Seuil.  Sur scène, Laurent Lafitte et dans les premiers rangs, Valérie Trierweiler, Claire Chazal, Marc Olivier Fogiel ou Anne Sophie Lapix alors que le public était lui aussi convié dans la salle pour découvrir que le gagnant de cette 11 eme édition est un Monsieur aux cheveux gris dont la fréquentation assidue des archives de l’Institut Pasteur n’a pas fait perdre son humour-Patrick Deville. Ainsi son style ample et exigeant s’éleva bientôt grâce aux comédiens Ariane Ascaride et Bruno Todeschini qui lirent un extrait de ce livre qui vous mènera sur les traces d’ Alexandre Yersin; un  médecin franco-suisse de l’entourage de Pasteur, qui découvrit le bacille de la peste puis fut un inlassable arpenteur de l’Indochine où il fonda une collectivité savante à l’affût du progrès humain, indigènes inclus. Et comme la Fnac est un agitateur culturel, c’est avec la musique des mots mais également celle jouée au piano par  la chanteuse Emilie Simon-à vous donner des frissons dans Mon Chevalier  ( voir article)– que la remise des prix s’acheva. Puis, il y eut du champagne et des petits fours sans lesquels une soirée ne saurait s’appeler ainsi en France avec en cadeau à la sortie-on avait cru à une blague de Laurent Lafitte mais non-le livre lauréat…en édition numérique! Soit un simple papier avec un code pour le télécharger, ce qui vérification faite, marche. Reste le regret de ne pouvoir ouvrir au hasard,  corner les pages, souligner les phrases qui vous émeuvent et le contact du papier de ce que ce bel objet de livre permet. Alors, à découvrir chez votre libraire…

Par Laetitia Monsacré

La journaliste Valérie Trierweiler, très entourée…

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