Trois ans. C’est la durée de l’absence sur la scène internationale de Musicora, le grand salon de la musique classique en France. Après les coursives du carrousel du Louvre, l’évènement s’est installé pour trois jours au Palais Brogniart, l’ancien temple de la finance parisienne. Comme pour toute soirée d’inauguration qui se respecte, l’envie de petites fours et la soif de champagne vous cheville au corps dès la montée des marches. Hélas le dédale de stands qui, sous la verrière Art Nouveau, a remplacé l’effervescence de la salle des marchés ne réserve le plus souvent que cacahuètes et quelques verres de vins, selon la générosité ou la prévoyance de chacun – pas toujours proportionnelle d’ailleurs à sa renommée. La soirée est au moins l’occasion de croiser devant un comptoir ou au hasard des coursives l’ensemble de la presse musicale internet et papier, les festivals, ou les fabricants d’instruments. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui se sont révélés les plus organisés, avec une sangria et quelques canapés œuf mimosa ou tapenade au milieu des claviers. Et s’il y avait bien un « nirvana » à l’étage avec le cocktail de la revue Diapason, hélas sur invitation était-il précisé sur une pancarte doublement repoussante à l’entrée. Mais sans nom sur la liste, point de salut pour entrer cependant dans un sanctuaire qui ne méritait pourtant pas un tel élitisme…
GL