Springsteen sur scène- il y sera le 4 et 5 juillet prochain à Bercy- c’ est l’assurance de sortir du stade-les petites salles pour lui ne sont pas pour lui- avec une pêche monstrueuse, à coup de ballades folk et de rock qui arrache. Dans son dernier opus, Wrecking ball-cette boule qui s’abat sur les immeubles pour les démolir-il alterne les unes aux autres avec, comme à son habitude, plein de choses à dénoncer. L’argent facile avec « Easy money », une jolie ballade folk après un rock qui démarre l’album sur les chapeaux de roue »We take care of our own », qu’on pourrait traduire par TPMG, tout pour ma gueule-dans cette société ô combien individualiste. « La route des bonnes intentions est aussi sèche qu’un os »ou encore « où sont les yeux avec la volonté de voir? », Bruce écrit comme il chante- au cordeau. Il parle d’hommes à tout faire, de personnes « menottées, crucifiées » dans leurs vies, de Jésus bien sûr, mais aussi de banquiers « qui s’engraissent tandis que l’homme d’esprit maigrit » avec des mélodies douces comme « Jack of all trades », des vocals « Death of my hometown »-Mort de la ville où je suis née- qui évoque une bourgade plongée dans la misère ainsi que les familles qui la peuplent par tous ces « voleurs assoiffés de profits(..) qui avancent dans les rues, libres, impunis » et »que chanter fort devrait pouvoir envoyer en enfer ». Le chanteur américain parle aussi de dépression, et pas seulement économique dans cette belle chanson This Depression, « Baby I ‘ve been down »-Cherie, j’ai été à terre, mais jamais aussi bas, ceci est ma confession, j’ai besoin de ton coeur ». Une autre chanson d’amour, un solo de guitare » You’ve got it »,-« baby, tu as tout ça, alors donne le moi », et « We are alive », une superbe ballade, qu’on peut traduire par « Nous sommes vivants » mais également nous sommes debouts-debout comme Sringsteen, inlassablement pour qu’avec ses notes et ses paroles, nous soyons comme beaucoup d’autres-Indignés, quitte à que cela paraisse un peu indigeste à la fin. Chanter avec son foie ou son coeur, il faut choisir, n’est ce pas?
LM