« Un nouveau festival », c’est le nom de la troisième édition de cette manifestation au Centre Pompidou. Jusqu’au 12 mars, de multiples événements vont se succéder dans l’espace du musée. Dans la galerie sud, quatre propositions d’expositions, de conférences, de performances sont proposées par des artistes et des historiens de l’art. « La voix dissociée » est le titre de l’exposition proposée par le critique d’art Paul Bernard. Elle s’articule autour de la figure du ventriloque et questionne le trouble que provoque cette dissociation entre la voix et le corps. Parmi les œuvres, celles de Philippe Parreno, de Marnie Weber, de Samuel Beckett et la photographie de Jeff Wall, A ventriloquist at a bithday party in october 1947, illustrent le propos du critique d’art. « W, Sebald Fiction » est une programmation imaginée par l’artiste Valérie Mréjen autour de l’oeuvre littéraire de W.G. Sebald. Sous forme d’enquête, elle a réuni des artistes qui s’intéressent à la photographie anonyme comme Tacita Dean ou Sebastian Lifshitz et propose par des lectures performées des rapprochements avec les écrits de l’auteur. L’historien de l’art Pascal Rousseau présente une odyssée spatio-temporelle à partir d’un épisode de la célèbre série des années 60 « Les mystères de l’Ouest ». Entre le western et la science-fiction, la série donne l’occasion de revisiter l’utopie et l’abstraction. Dans cet accrochage on retrouve les oeuvres de Frantisek Kupka, de Jean Painlevé, de Marcel Duchamp, ou de Robert Breer et celles de jeunes artistes comme Maï-Thu Perret et l’artiste américain Christian Sampson.
Inquiétante mélancolie
Invitée d’honneur du festival, la chorégraphe Gisèle Vienne propose avec l’écrivain Dennis Cooper, l’exposition « Read into my black holes » qui rappelle le dispositif imaginé pour l’espace 315 « Teenage Hallucination ». Présenté pour la première fois dans le cadre d’une installation, les poupées qui habitent et hantent les spectacles de la chorégraphe sont présentées assises en rangs serrés sur des bancs. Au mur, face à ces mannequins d’adolescentes, leurs portraits photographiques plongent le spectateur dans une inquiétante mélancolie. Quelques mètres plus loin, au Forum –1, la figure de proue de la scène artistique de Winnipeg, le cinéaste Guy Maddin invite les curieux à assister au tournage de son film. Tous les matins, avec l’aide de ses acteurs, il convoque dans une séance de spiritisme l’esprit de films perdus ou jamais tournéspar Lubitsch ou von Stroheim. Une chance d’assister à un tournage avec un pareil casting, Géraldine Chaplin, Amira Casar ou Mathieu Amalric… S’ajoute à cela, tous les jours, une programmation enthousiasmante de conférences, de performances, de rencontres et de projections de cinéma. Le programme détaillé est consultable sur le site internet du Centre Pompidou et chose rare et très appréciable, l’accès aux espaces d’expositions et aux séances de cinéma est libre.
Par Dominique Pineau
Jusqu’au 12 mars 2012, Galerie sud, Espace 315, Forum –1, Cinéma 1 et 2, Petite et Grande salles, de 11h à 21h au Centre Pompidou