« Ecrire est la seule vérification que j’ai de moi-même ». Voilà sept ans que Françoise Sagan s’en est allée vers sans doute plus de légèreté. Née un jour de solstice d’été, elle brûla tel un soleil sa vie, vendant au passage 30 millions de livres en France. « Petit Poucet angrogyne qui sème des trous de cigarettes partout sur son passage » comme l’a joliment décrit le journaliste Tristan Savin, son succès fut fulgurant à 19 ans dès son premier livre, Bonjour tristesse, décrivant cette bourgeoisie riche et désabusée dans laquelle elle était née. Elle suivit ensuite à la lettre le conseil de son père qui lui dit « à ton âge , c’est dangereux, dépense tout ». Belles voitures, casinos, Sagan goûta à tout, avec excès: « La seule chose que je trouve convenable-si on veut échapper à la vie de manière un peu intelligente, c’est l’opium ». Toxique, livre publié en 2009 chez Stock et réalisé à partir de ses carnets retrouvés raconte cette première désintoxication: « Il y avait longtemps que je n’avais pas vécu avec moi même. C’est d’un effet curieux ». Nous vous offrons cette semaine à nouveau ses mots un peu tombés dans l’oubli, cette petite musique si reconnaissable avec une nouvelle Une soirée, écrite en 1975 ainsi qu’une rencontre avec son fils Denis Westoff afin de revenir sur cette femme qui vécut libre et en paya le prix.