17 février 2012
Librairies en péril

Une librairie qui remplace une boutique de luxe, laquelle avait chassé une librairie…Voilà la dernière histoire germanopratine, laquelle n’aurait pas déplu à Jean Paul Sartre qui habitait juste en face, place Saint Germain des Près. Rappelez vous: il y a une dizaine d’année, le couturier Armani chasse le mythique Drugstore Saint Germain tandis que la librairie Le Divan laisse sa place à Christian Dior. Le quartier se mobilise, Juliette Gréco en tête mais rien n’y fera. Alors, d’apprendre que La Hune, située actuellement sur le boulevard Saint Germain sera transférée  au printemps, en lieu et place de Christian Dior, voilà de quoi faire chaud au coeur des intellectuels. Reste qu’ à y regarder de plus près, les petites librairies disparaissent petit à petit dans Paris, au quartier Latin en particulier, remplacées par de la restauration rapide « assise » et des commerces du bien-être, allant des instituts de beauté (+ 32%) au produits Bio (+ 20%) comme en témoigne un rapport publié par la Mairie de Paris qui recense les commerces en activité en 2011 et son évolution depuis 2007. Côté librairies,  70 ont sur la période fermé dans la capitale. Le libraire qui fait amoureusement des petites fiches de lecture  ou qui connait si bien vos goûts est désormais en voie d’extinction ou réservé à la province, laissant place aux grandes chaînes de magasins spécialisés Fnac, Virgin, supermarchés culturels où les vendeurs sont surtout là pour ranger et taper sur un ordinateur pour passer des commandes.

La concurrence d’Internet

Pas facile en effet de gérer des stocks avec de plus en plus de titres édités – leur nombre a doublé en 20 ans, alors que seulement 40%  de nos concitoyens lisent désormais plus de cinq livres par an. Principal coupable?  Internet avec un choix infini d’ouvrages,  deux clics pour commander, des livres récents déjà d’occasion et le colis qui arrive chez vous trois jours après, sans avoir à faire la queue à la caisse. Quant à la lecture sur tablettes numériques et sur livres électroniques, elle se développe avec des prix de plus en plus attractifs-moins de 100 euros. 25 % des propriétaires d’I Pad déclarent ainsi lire dessus.  Plus besoin en effet de sortir de chez vous ou vous encombrez sac et valise,  la liste est là,  sur votre écran, vous payez par carte bancaire et à la minute qui suit, les mots, les phrases s’affichent, le contact du papier, cependant, en moins. Rassurons nous, il y aura toujours des amateurs comme chez Shakespeare and co, cette librairie face à Notre Dame où vous verrez petits et grands s’assoir dans un coin pour se plonger dans une histoire. Et dans le métro, des hommes et des femmes qui, happés par un roman rateront leur station …

Par Sylvain Gosset

 

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