Le prince charmant existe, il est dans 50 nuances de grey. Enfin version XXI ème siècle c’est à dire milliardaire, maniaque et soignant sa névrose-une maman droguée et prostituée qui l’a abandonné- en soumettant les femmes. Un personnage inventé il y a deux ans par une femme au foyer, E. L. James qui avait dû acheter un livre de psychologie en faisant ses courses au supermarché et imaginé ainsi pour les américaines le « porn mum » avec son roman vendu à des millions d’exemplaires, insultant alors, par son absence de style, les arbres qui avaient été coupés pour l’imprimer.
Au cinéma, on risque pourtant d’en redemander (d’ailleurs le film n’a pas de fin, la suite étant déjà programmée) tant son Christian Grey-fort honnête Jamies Dorman- est finalement un grand romantique qui s’ignore, jeune homme à l’éducation bien supérieure à la moyenne lorsqu’il vous présente à sa maman ou vous envoie en l’air- en hélicoptère, en planeur ou dans son lit, à moins que ce ne soit dans sa salle de jeux avec martinets et menottes décorée façon Jacques Garcia au nom du « lâcher prise ». Et oui, à force de tout vouloir contrôler- y compris soi-même, voilà la solution: une pièce où l’on se lâche comme l’actualité à Lille en donne une illustration dont le principal intéressé se serait bien passé…
Mais revenons dans la fiction avec ce beau Ken qui a enfin trouvé sa Barbie-brune- en Dakota Johnson, la fille de Melanie Griffith et Don Johnson, qui se révoltera quand même un peu pour la forme et, parce qu’elle est tombée amoureuse- la gourde!-va apprendre à souffrir comme dans n’importe quelle histoire d’amour mais pas par les mots. Car Christian ne veut pas parler « comme dans les autres couples »; il veut juste qu’on lui obéisse-très gentiment. Du sadisme soft auquel on peut dire stop à tout moment avec à la clé, une chambre de princesse dans son magnifique penthouse pour se reposer, un Mac book pour recevoir ses mails et une belle voiture- on est pas très loin de Pretty Woman…qui avait été produit rappelons-le par Disney. Le film permet ainsi de découvrir avec amusement ce qui fait fantasmer l’américaine et au sens général, les femmes dont la plupart doivent se contenter d’un mari bedonnant qui leur parle en rentrant du bureau de ses collègues de bureau et leur impose levrette ou missionnaire à l’occasion-ou pas.
LM